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Conclusion

Comme nous venons de le voir, le débat sur l’existence ou non d’une "Réforme radicale" reste ouvert. Les groupes religieux qui se sont séparés des grands courants réformés du début du XVI° siècle en Allemagne du Sud, puis au XVII° en Grande Bretagne ont donné naissance à des églises qui existent encore de nos jours. La définition de la secte telle qu’elle est proposée par Ernst Troeltsch et Max Weber correspond bien à leur nature aujourd’hui mais n’aurait rien signifié alors pour eux, car au début 1525 le quiétisme (acceptation de la société telle qu’elle est ) et le retrait (refus de participation au lien social) était complètement absent de leur environnement. C’est en raison de cet engagement nolens volens dans l’histoire de leur temps, c’est parce qu’ ils ont refusé de se plier au plus grand nombre qu’ils sont encore aujourd’hui objets de contestations. Ceux qui sont engagés dans l’une ou l’autre des Eglises officielles sont interpellés par ces radicaux en recherche d’une fidélité extrême.

De même le questionnement qui se fait jour actuellement sur les formes d’intégrismes religieux, sur les insurrections de la foi peut trouver dans ces événements, vieux maintenant de près de cinq cent ans, matière à réflexion. Nous rappellerons ce que disait a ce propos J.M. Stayer ;"Le sectarisme des anabaptistes est représentatif du rigorisme éthique qui peut pousser sur le sol d’une révolution supprimée".

Cette période est d’une modernité frappante. La Réforme est, comme la découverte des Amériques un moment charnière. Tout le monde intellectuel se disloque. Une nouvelle technique de propagation du savoir se mets en place. On pourrait y chercher des analogies avec les temps que nous vivons tout en gardant ses distances. Les marxistes ont montré presque jusqu’à la caricature, le besoin de chercher dans le passé des lumières pour le présent. L’année prochaine, en Alsace des membres de communautés amish(sous groupe mennonite, popularisé par le film "Witness") vont entreprendre un pèlerinage aux sources. Annonçant cela les "Dernières Nouvelles d’Alsace "dans un souci d’information vont, sous la plume de Robert Stantina, rapidement exposer l’itinéraire religieux de ces visiteurs .A cette occasion l’auteur rappelle "que ces radicaux de la réforme furent désignés sous le terme alors infamant d’anabaptistes".

Près de cinq siècles plus tard, quelque chose de cette infamie continue à entacher ce champ historique. Il aura fallu que des chercheurs créent et argumentent le concept de "Réforme radicale" pour que cette période de la Réforme et les personnes qui y jouèrent un rôle sortent de l’ombre et deviennent des acteurs de l’histoire au même titre que d’autres, plus célèbres.